L’IMPACT

Sous les pins couvrant le plateau au-dessus de Grasse, le vétérinaire P. Longour a découvert une végétation diversifiée là où le tapis d’aiguilles empêche toute floraison. En effet, le troupeau de bisons introduits dans l’espace forestier, entre le col de Vence et les bords du Verdon, a totalement bouleversé l’écosystème : quantités d’herbes se sont épanouies (sauge des prés, trèfles, graminées, lotier, plantains…) Le sol sec et acide est désormais souple, presque humide malgré la sécheresse estivale.

On peut également lire dans un article récent du magazine Géo que les bisons seront réintroduits dans les forêts britanniques en 2022, afin de restaurer l’écosystème. Avec une longueur de 3 m et une masse de 800 kg, le bison d’Europe joue un rôle crucial dans son environnement. Il est décrit comme un ingénieur des écosystèmes.

« Lorsqu’il s’attaque à certains arbres en mangeant leurs écorces, ou en se frottant contre eux, cela génère du bois mort faisant office de festin pour les insectes qui peuvent à leur tour nourrir les oiseaux. »

« Le sanglier bine la terre, le bison y plante des graines prisonnières de son crottin, puis roule les terrains par ses piétinements et ses siestes à l’ombre, terrains qui comptent jusqu’à 50 espèces florales au m², dix fois plus que les terres de même nature et non foulées par le bison.

Avec sa taille imposante, il crée également des couloirs verts à travers la forêt dense, casse des branches d’arbres touffus sur son passage, rase les arbustes colonisateurs permettant à plus de lumière d’infiltrer la forêt, où des espèces natives peuvent se développer ou prospérer. Mieux encore : il casse la trilogie explosive des forêts méditerranéennes : plus de sol sec qui s’enflamme à la moindre étincelle, plus d’arbustes pour attiser les flammes, et plus de branches basses pour les véhiculer aux arbres. »

Depuis que j’ai parcouru cet article, je regarde cet animal autrement. Je suis impressionnée, non parce qu’il est imposant par sa taille mais par son impact surprenant sur la nature. Son mode de vie impacte la faune et la flore autour de lui, et permet à l’écosystème de se réinventer, de se transformer, de permettre à la vie de se libérer dans des espaces qui lui étaient fermés. Le bison et son influence bienfaisante sur la création n’est pas un cas isolé, et tant d’autres animaux participent à la résurrection de certains espaces forestiers.

Comment ne pas m’interroger sur mon impact dans l’espace social où j’évolue ? Quelles graines je véhicule au travers de mes épreuves pour permettre à Christ de semer la vie ?

Quelles actions je mène pour laisser sur mon passage une nourriture, physique ou spirituelle, et permettre à d’autres de se rassasier ?

Quelles brèches je produis dans les murs épais de mon entourage, leur solitude, leurs difficultés, leur exclusion, leur pauvreté, pour inviter la lumière et l’amour de Dieu à s’infiltrer dans leur épaisse forêt ?

Combien de temps je passe à travailler le sol sec et aride de mon prochain, par l’intercession, l’entraide, le combat spirituel, jusqu’à ce que la terre devienne meuble, prête à recevoir les semences porteuses d’espérance printanière ?

Si un simple bison, maillon dans la chaine alimentaire, a été créé pour un rôle bien défini, et participe à la restauration des écosystèmes, à plus forte raison moi, une personne pour qui Christ a offert sa vie afin que je retrouve la vie. Il a pour moi des desseins qui dépassent l’imagination. J’ai été créée pour entrer dans ma destinée, celle de servir mon prochain tout comme Jésus, le Roi Serviteur. Je ne suis pas sauvée pour demeurer dans l’attente du retour du Christ, brandissant fièrement le billet de mon salut. Mon identité retrouvée en Lui me révèle que dans mon ADN, je suis là pour impacter mon monde, cet écosystème dans lequel j’évolue, et permettre ainsi que là où le sol est sec et acide, la vie jaillisse et ouvre la voie au mouvement de l’Esprit.

Chacune et chacun de nous répondra à la question : quel est l’impact de ma vie sur mon écosystème ?

Najat

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